LA VILLE POUR TOUS

1. Itinérance et pauvreté : combattre l’exclusion

Il est de notre devoir de nous occuper de tous les citoyens, particulièrement les plus démunis. La Ville de Montréal doit être la locomotive du développement social tant sur son  territoire  qu’à  l’échelle  de  la grande région métropolitaine. Il lui revient de prendre le leadership et de  coordonner  les  actions  en matière de lutte à la pauvreté, de réduction de l’itinérance et d’accès à des logements sociaux.

ENGAGEMENT Faire preuve de leadership par une démarche novatrice sur le plan social :

• Créer la première agence à vocation sociale qui permettra de concevoir et de mettre en œuvre des projets concrets et équitables; son rôle consistera notamment  à  établir  un  pont  entre  le milieu des affaires et les instances institutionnelles, politiques et communautaires. Il s’agit  de prendre exemple sur la Société de développement social de Ville-­‐Marie (SDSVM), qui vise la mise en commun des différentes ressources pour apporter des solutions à l’itinérance et aux diverses problématiques sociales au centre-­‐ville. La Ville appuiera cet organisme afin que les arrondissements aux prises avec un problème de pauvreté, d’itinérance, de réinsertion ou d’exclusion puissent bénéficier de son expertise;
• Créer et maintenir à jour une base de données sur les questions d’itinérance. Le dernier recensement remonte à 1996-­‐1997 et établissait le nombre d’itinérants à 28 000. Grâce à des données « en temps réel », il sera plus facile de fixer des cibles réalistes;
• Revoir l’ensemble du financement municipal dans le but de redéfinir le soutien  envers  les centres de jour et les refuges, et ce, dans le cadre d’une politique commune et cohérente;
• Soutenir les organismes communautaires dans l’atteinte de leurs objectifs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale;
• Exercer les pressions nécessaires auprès du gouvernement du Québec afin que les programmes d’aide alimentaire soient bonifiés.

2. Augmenter l’offre de logements abordables

L’accès au logement abordable constitue une des solutions à privilégier dans nos efforts de lutte contre la pauvreté. Avec seulement 57 000 logements sociaux et communautaires pour 273 000 ménages qui vivent sous le seuil de la pauvreté, il existe bel et bien une  crise  du  logement  social  à  Montréal.  La solution : repenser le logement social pour l’intégrer à un aménagement urbain inclusif.

Montréal dispose déjà d’un incitatif à la construction de logements sociaux avec la Stratégie d’inclusion de logements abordables. Cette stratégie stipule que les nouveaux projets résidentiels de 200 logements et plus devraient compter des logements abordables dans une proportion de 30 %. Elle prévoit aussi une cotisation volontaire au Fonds de contribution à la stratégie de logements abordables dans le cas des projets qui ne peuvent atteindre la cible de 30 % de logements sociaux.

Par ailleurs, Montréal compte aujourd’hui près de 200 000 étudiants pour 5 000 chambres disponibles. La Ville doit trouver une solution à ce problème.

ENGAGEMENT Améliorer l’accès au logement abordable et au logement étudiant :

• Rendre obligatoire la cotisation au Fonds de contribution à la stratégie de logements abordables pour tous les nouveaux projets immobiliers de 200 logements et plus qui ne peuvent atteindre la cible de 30 % de logements sociaux; cette cotisation sera établie en fonction de pourcentages précis. Pour y arriver, il faudra modifier la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme; le barème de 200 logements sera revu à la baisse après étude des impacts socioéconomiques;
• Exercer notre leadership pour accroître la portée de cette politique à l’ensemble des villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM);
• Mettre en place une politique de logements pour étudiants. Cette politique s’appuiera sur les données d’une étude de marché, réalisée au préalable en collaboration avec les associations concernées; il s’agit de rassembler les renseignements requis pour des décisions éclairées, concrètes et cohérentes avec la réalité étudiante.

3. Répondre aux besoins des familles

Selon l’Institut de la statistique du Québec, plus de  22 000  personnes  (environ  10 000  ménages)  ont quitté Montréal pour habiter les couronnes nord et sud en 2011-­‐2012. Année après année, le même phénomène se reproduit. La principale raison invoquée par les familles qui quittent est la difficulté de trouver un logement doté de plusieurs chambres ou une maison unifamiliale avec une cour.

À Montréal, le programme d’aide financière pour les nouveaux propriétaires est  trop  restrictif  et  ne permet pas de se positionner de façon avantageuse par rapport aux banlieues. Le choix de propriétés admissibles est limité et ne correspond pas aux besoins des jeunes familles.

ENGAGEMENT Bonifier le programme d’accession à la propriété de la Ville de Montréal pour les acquéreurs d’une première propriété :

• Augmenter la limite supérieure du  prix  des  propriétés  admissibles  au  programme  d’aide  pour une unité d’habitation neuve ou existante pour qu’elle reflète le marché actuel;
• Ajouter les maisons unifamiliales et en rangée existantes au nombre des propriétés admissibles pour une aide financière à l’achat.

ENGAGEMENT Faire de Montréal une ville amie des familles :

• Obtenir l’accréditation de « Municipalité amie des enfants »;
• Promouvoir la politique familiale des arrondissements et mettre en place des actions communes et concertées avec le milieu afin de répondre aux besoins des familles;
• Réévaluer les services de loisirs offerts aux familles (activités de groupe : maman/bébé, parent/enfant) et organiser des activités gratuites à caractère intergénérationnel. Assurer la création et l’implantation d’infrastructures durables;
• Encourager la pratique du sport en offrant des installations et des équipements qui correspondent aux besoins des jeunes.

4. Une ville sécuritaire, où il fait bon vivre

La   sécurité   est   au   cœur   de   nos   engagements.   Montréal   est   une   ville   accueillante   et   réputée internationalement pour ses actions innovatrices en matière de prévention.

ENGAGEMENT Mettre l’accent sur les programmes de prévention

• Revoir   les   objectifs    du    programme    TANDEM    et    le    déployer    dans    l’ensemble    des 19 arrondissements de la ville de Montréal;
• Promouvoir le programme de médiation urbaine et le mettre en œuvre dans les zones sensibles de la ville de Montréal;
• Maintenir et renforcer les programmes de lutte contre les phénomènes de gang de rue. Amorcer les discussions avec les gouvernements provincial et fédéral afin de revoir les enveloppes budgétaires à la hausse.

ENGAGEMENT   Mettre   en   place   une   stratégie   visant   l’apaisement   de   la   circulation   de   manière cohérente et commune pour l’ensemble des arrondissements de la ville de Montréal

• Sensibiliser la population à la notion de partage de la chaussée (piétons, cyclistes, automobilistes);
• Renforcer les campagnes de sensibilisation, essentiellement dans les zones résidentielles et aux abords des écoles.

5. À l’écoute des communautés d’origines diverses

Montréal est une ville cosmopolite. Elle regroupe pas moins de 120 communautés culturelles, selon les données du ministère de l'Immigration, Diversité et Inclusion du Québec. D’ailleurs, la région métropolitaine de recensement de Montréal occupe le troisième rang au Canada, derrière Toronto et Vancouver, pour ce qui est de la population née à l’étranger. Selon le recensement de 2006, la région de Montréal comptait  740 400 immigrants,  soit 12 % de la population du Canada née à l’étranger. Et ce nombre n’a cessé de croître depuis.

Ces quelques statistiques montrent bien l’importance qu’ont acquise les communautés culturelles dans la vie montréalaise et la nécessité pour l’administration municipale d’être à l’écoute de leurs besoins.

ENGAGEMENT Assurer une représentation des communautés d’origines diverses (COD) à la mairie et dans les arrondissements :

• Nommer un conseiller à la diversité au sein du cabinet politique du maire; son rôle consistera à conseiller le  maire pour les  questions liées aux communautés d’origines diverses et aux politiques portant sur la diversité;
• Dans chaque arrondissement, désigner un conseiller municipal responsable des COD et du programme d’accessibilité universelle, et créer un comité consultatif afin de faciliter leur intégration.

ENGAGEMENT Faciliter l’intégration des personnes issues des COD et des minorités visibles :

• Respecter les objectifs du programme d’accès à l’égalité en emploi de la Ville de Montréal en embauchant les personnes issues des COD et des minorités visibles et faire en  sorte  que  les effectifs de la Ville reflètent la diversité ethnoculturelle du Québec; valider les tests d’évaluation en conséquence;
• Mettre en place un groupe de réflexion multidisciplinaire et multisectoriel sur le profilage racial, au sein duquel seront représentés la Commission scolaire de Montréal, l’Office municipal d’habitation de Montréal et la Commission des droits de la personne;
• Investir dans le logement social afin d’aider les familles à faibles revenus, qui comptent une forte proportion de nouveaux arrivants, à avoir un logement décent et une qualité de vie minimale; lutter contre toute forme d’exclusion dans la gestion des listes d’attente et dans l’attribution des logements  sociaux.

ENGAGEMENT Soutenir les initiatives et programmes qui s’adressent plus particulièrement aux COD :

• Optimiser, avec des partenaires, l’offre de services pour encourager l’entrepreneuriat et accompagner les nouveaux arrivants dans leur projet d’entreprise;
• Faire reconnaître la contribution des  associations  et  des  organismes  communautaires  de Montréal qui offrent des services d’accueil, de soutien et d’intégration aux personnes issues des COD et des minorités visibles et les appuyer dans leurs demandes de fonds;
• Améliorer le programme d’attribution des terrains de sport de la Ville aux diverses associations sportives afin d’encourager les jeunes à demeurer actifs, ce qui est garant d’une bonne santé.