L’événement, organisé par Fierté Montréal, visait à dénoncer la loi russe adoptée en juin et qui interdit «toute propagande sur les relations sexuelles non traditionnelles vis-à-vis des mineurs».

«Cette loi, estime Denis Coderre, est un appel à l’intolérance envers les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transsexuelles et transgenres (LGBT) vivant en Russie. Déjà, de nombreux gestes de répression ont été observés. Cette situation est préoccupante puisqu’elle est alimentée en haut lieu. L’État doit défendre les minorités et non pas encourager la discrimination et les préjugés.»

«Nous nous sommes réunis ce soir, car nous voulons appuyer la communauté, ajoute Denis Coderre. Nous sommes une société ouverte où les droits individuels doivent être respectés.»

Rappelons qu’en 2006, plus de 1500 délégués se sont réunis à Montréal dans le cadre de la conférence des droits humains des LGBT. L’événement a donné lieu à l’adoption de ce qui est dorénavant connu comme la «Déclaration de Montréal».

«Cette déclaration est importante, car elle énonce que la discrimination des LGBT est inacceptable sous toutes ses formes. Montréal est une ville de diversité et une ville inclusive. On se doit d’être solidaire», affirme M. Coderre.

Pour lui, «il faut plutôt parler des vrais enjeux qui sont les mêmes que l’on vive à Moscou ou à Montréal: la prévention du suicide chez les jeunes homosexuels, la violence, l'intimidation et la discrimination. Il faut aussi s’assurer que nos athlètes qui iront aux prochains Jeux olympiques d’hiver à Sotchi seront en sécurité quelle que soit leur orientation sexuelle. Obtenir l’organisation de Jeux olympiques est un honneur et un privilège. La Russie doit démontrer qu’elle est à la hauteur de cet honneur», soutient-il.

Pendant la manifestation, le cas d’un couple gay russe demandeur du statut de réfugié a été abordé par leur avocat, Me Noël Saint-Pierre. Le Canada a refusé l’asile à ce couple sous prétexte qu’il n’était pas victime de persécution.

Considérant la situation en Russie, Denis Coderre demande l’intervention du ministre de l’Immigration pour réviser leur dossier. «Que le ministre s’inspire des  propos récents de son collègue des Affaires étrangères, qui a émis de sérieuses réserves quant à cette loi», a-t-il conclu.